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10 août 2016

Pesticides ...Vous avez dit danger ?


Le 27 Mai dernier, le problème des pesticides était au cœur de notre débat citoyen. Dans notre compte-rendu, nous nous sommes réjouis que des agriculteurs utilisateurs de ces produits se soient déplacés et acceptés d'échanger avec nous sur cette question.

Par contre, nous regrettons que l'expression “les concernés“ utilisée dans ce compte-rendu ait pu être perçu par certains d'entre eux comme une volonté de les stigmatiser. Bien au contraire, les dangers des pesticides pour les utilisateurs eux-mêmes ont été abordés amplement au cours du débat. Et si tous les citoyens sont concernés par cette question des pesticides, les agriculteurs qui les utilisent sont eux doublement concernés, comme utilisateurs et comme victimes potentielles. Nous dénonçons avant tout les pratiques imposées par les industriels de la chimie agricole aux agriculteurs et le laisser-faire de l’État.

C'est tout ce que nous posons sur la table et nous voulons juste que le maire et les conseillers agriculteurs prennent leurs responsabilités vis-à-vis de leurs concitoyens et collègues. On ne changera pas tout du jour au lendemain, mais on peut ESSAYER de trouver des compromis raisonnables pour protéger la santé des professionnels et des habitants tant que faire se peut !



En plein dans l'actualité ! Voici ce que l’on entendait sur France inter le jeudi 28 juillet 2016 au journal de 7h30 :

« Les agriculteurs, malades des pesticides ? Ici et là des études pointent le danger pour la profession, mais sans qu'on ait un aperçu global et fiable de la situation. Pour y voir plus clair, l’ANSES, l'Agence nationale de sécurité sanitaire, s'est autosaisie du sujet et a rendu au printemps un rapport, agrémenté de recommandations. Un rapport qui sera présenté jeudi après-midi à la ministre Ségolène Royal et qui montre à quel point l'usage des pesticides progresse, et à quel point le danger de l'exposition des travailleurs agricoles n'est pas pris en compte. »



Extrait du Rapport de l'ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire)


« En France, agriculteurs et travailleurs agricoles, réguliers ou saisonniers, sont plus d'un million. L'agriculture française, première d’Europe, est aussi une grande mangeuse de pesticides : 60.000 tonnes consommées en 2014. C'est 5% de plus qu'en 2009, avec des doses toujours plus massives, et donc de très gros soupçons de liens avec le cancer, les maladies neuro-dégénératives et les troubles du développement. Des soupçons mais finalement pas d'enquête globale, déplore l'ANSES. Pas d'évaluation du risque et pas de guide de bonnes pratiques.

Pour l'agence, on ne peut évidemment pas s'en tenir aux seules informations fournies par les industriels, forcément réductrices. Il faut donc, d'urgence, produire des données fiables, encourager la production d'enquêtes indépendantes de toxicité et centraliser ces informations pour qu'elles deviennent lisibles et accessibles. Être plus sévère aussi avant toute mise sur le marché de nouveaux produits.

Dans le même temps, l'ANSES recommande de mieux former les agriculteurs aux dangers de l'exposition, mais surtout de limiter l'emploi des pesticides. De fait, des programmes de réduction sont prévus en France mais l'agence constate que ces plans visent d'abord à protéger l'environnement et à limiter les résidus dangereux dans le produit final, pas forcément à protéger l'agriculteur. Un produit moins dangereux pour l'environnement peut se révéler dit-elle plus dangereux pour l'homme qui le manipule. »