L'année 2016 pourrait être celle
d'un changement majeur dans le quotidien des cetonnais.
Nous avons l'opportunité d'exprimer
notre souhait de reprendre en main la gestion de l'eau potable dans notre
commune.
Le contrat qui nous lie à la SAUR depuis 12 ans, prendra
fin le 31 décembre 2016.
Il nous semble donc intéressant de
réfléchir si nous désirons continuer à subir la direction d'une multinationale
pour un bien aussi vital que l'eau, dans un contexte de dégradation accélérée
de la qualité de cette ressource, de sa surexploitation,...
En bref, que la rentabilité
l'emporte sur la qualité !
La lecture du Rapport annuel du
délégataire permet déjà de soulever quelques questions :
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Depuis
octobre 2012, un problème a été soulevé. Les canalisations en PVC
contiendraient un produit chimique cancérigène, le CVM (Chlorure de Vinyle
Monomère), susceptible de migrer dans l'eau que nous buvons.
La SAUR a fourni une carte des
canalisations à risque (sur les 206
km de linéaire de réseau il y a déjà 157 km de canalisations en
PVC). Et il prévoirait soit de purger les conduites dangereuses, soit de
traiter l'eau (par un procédé de stripping) pour réduire les teneurs en CVM.
On peut lire dans le Rapport que 17 opérations curatives ont
été réalisées en 2013, mais aucune opération préventive. Pourquoi ne pas
s'engager dans un renouvellement de ces canalisations ?
Depuis 5 ans, le taux moyen de renouvellement est inférieur à 1% !
o
Les
conclusions d’analyses de la qualité de l'eau sont invariablement les
mêmes : excellentes, avec 100% de conformité.
Nous donnerons juste 2 chiffres :
* le taux maximal de nitrates relevé à Ceton est de 45mg/l
pour un seuil fixé à 50mg/l.
* le taux d'atrazine déséthyl relevé à la station du Bas
Mont Morand est de 0,08 pour une limite fixée à 0,1.
La proximité du seuil limite ne semble pourtant pas avoir
d'impact sur les 100% de conformité !
Un autre problème peut être soulevé,
car les analyses ne sont quasiment plus réalisées par des laboratoires publics,
depuis le début des années 2000, mais surtout par deux laboratoires privés (le
groupe Eurofins et Carso), « alors même que de graves défaillances ont
conduit le ministère de la santé à suspendre, en 2013, une partie des
accréditations d'Eurofins » (1).
Encore une fois c'est la qualité du
travail qui est sacrifiée sur l'autel de la rentabilité.
Plus généralement, la France a encore été
condamnée par la
Commission Européenne pour le non respect de la directive
nitrates.
Globalement, en France, la gestion
de l'eau n'a plus de réelle place dans le débat parlementaire. Les agences de
l'eau qui perçoivent les redevances les redistribuent dans la plus grande
opacité aux collectivités et ces dernières abandonnent la gestion à des
entreprises privées.
Malgré tout un nombre croissant de
communes a repris en main la maîtrise de cette richesse, sous forme de régie
publique. Et se donne ainsi les moyens de préserver véritablement ce patrimoine
naturel pour le bien-être sanitaire et monétaire, présent et futur, de TOUS les
citoyens.